Amal KHLIF

Demain, j'accoucherai d'un poisson

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performance / vidéo

avec Amal Khlif (poèmes en Arabe - surtitres français)

vidéo : Nada Chahed

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La performance existe en version arabe/français

traduction française : Mireille Mikhaïl et Henri jules Julien

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Les poèmes d’Amal Khlif forment comme un ressac : un faisceau de thèmes viennent et reviennent en variations : l’enfant pas né ou mort sans être né ; la peur comme un vêtement de peau transmise de mère à fille ; les mères dévorantes, interchangeables, couturières éperdues ; l’utérus abyssal à la paroi étoilée où nagent des poissons colorés. Ces entrelacs tissent un monde organique, sombre avec des explosions de couleurs, mélancolique avec des irruptions d’enfance, profondément féminin jusqu’à la révolte.
Si les étiquettes habituelles – féminisme, post-colonialisme, trauma-résilience, tradition-modernité… – s’appliquent évidemment, elles aplatissent ce qui fait la forte singularité de ces textes : quelques images obsessionnelles et très personnelles se font et se défont, apparaissent, se désagrègent, se recombinent et renaissent toujours mêmes et toujours différentes, en un flux onirique aux images saisissantes.

Dans Demain, j'accoucherai d'un poisson, Amal est seule sur la scène comme au cœur d’une matrice générative dont sa propre voix active l’apparition d’images créées par la jeune plasticienne vidéaste Nada Chahed.
Nada, dont l’univers visuel organique et presque magique possède cette touche d’enfance présente aussi dans les poèmes de Amal, va délasser les fils élémentaires des images des poèmes qu’elle va relasser, retisser en d’autres images, et coudre, découdre et recoudre en une marée lente ou agitée de vagues.
Aux côtés de la poétesse, le spectateur plonge alors dans cette mer d’images instables mais insistantes qui n’en finissent pas d’imprimer sur les rétines les figures persistantes des poèmes.

Une véritable plongée, une apnée douce et acide dans des océans-univers très personnels mais sous-marinement reliés, avec parfois quelques toniques coups de palmes pour échapper à la murène de la mélancolie et se rapprocher d’un corail particulièrement chatoyant.